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  • Photo du rédacteurManon Douard

En photographie, pourquoi je préfère quand il fait gris

Dernière mise à jour : 11 févr. 2021

Salut toi,


Quand je discute avec mes futurs mariés du déroulé de leur journée de mariage, on en vient immanquablement à parler de la météo. Ils rêvent tous sans exception d'un grand ciel bleu, sans nuage.


Je ne partage pas ce point de vue : pour moi, un ciel gris est un bonheur, et je vais t'expliquer pourquoi.


Dans cet article, il va essentiellement être question de lumière. Plus précisément, on va voir ensemble la différence entre lumière douce et lumière dure.


La lumière dure


La lumière est dite "dure" tout simplement quand elle se propage en ligne droite et qu'elle éclaire son sujet de manière directe : par exemple, un soleil zénithal quand il n'y a aucun nuage dans le ciel. Ce type de lumière projette des ombres très noires aux contours nets, tout en (sur)exposant les zones claires. En gros, ça veut dire que tu vas te retrouver avec des images très contrastées : des zones d'ombres presque noires et des zones exposées particulièrement blanches.


C'est, du coup, une lumière plus difficile à post-traiter, tout simplement parce qu'il faut adoucir au maximum ces zones noires dans l'image et compenser à l'inverse la surexposition des zones très éclairées. Pour moi qui adore les portraits, c'est d'autant plus problématique que les ombres projetées apparaissent aussi sur les visages : sous le nez par exemple, ou au niveau des yeux.

Tu as ici un avant/après que j'ai fait pour te donner un exemple. A gauche : la photo d'origine non-retouchée (bienvenue dans mon cauchemar) ; à droite, ma retouche.


Tu vois tout de suite ce qui pose problème : la partie de leurs visages qui se trouve dans l'ombre est très sombre, alors qu'au contraire les éléments éclairés sont presque blancs tellement la lumière est dure. Bref, pénible. Tu constates sur la photo de droite que même si j'ai pu compenser cet effet en éclairant les zones d'ombres et en adoucissant la lumière dans les zones claires, on voit tout de même la démarcation initiale, et on devine que la lumière ce jour-là était bien reloue.


L'autre conséquence de ce type de condition de lumière, qui peut paraître anecdotique sur une ou deux photos mais qui l'est beaucoup moins sur un reportage de 300 clichés, c'est que les invités vont naturellement plisser les yeux face à une lumière très forte, ce qui n'est pas très joli sur les photos.


Ce phénomène de forts contrastes créés par la lumière directe s'adoucit puis disparaît au fur et à mesure que la journée avance et que le soleil descend sur l'horizon, mais reste qu'en début d'après-midi, il créé des conditions de prises de vue particulièrement difficiles.


A noter que la dureté de la lumière dépend de la période de l'année considérée : la lumière est bien plus dure en été qu'en hiver, puisque le soleil est plus haut dans le ciel. Cette problématique concerne donc davantage les mariages d'étés que les mariages d'hiver, qui ont au contraire souvent une lumière plus douce.


La lumière douce


La lumière est qualifiée de douce lorsqu'elle n'arrive pas directement sur le sujet, soit par un effet de diffusion, soit par diffraction. Pour simplifier : les rayons lumineux sont déviés parce qu'ils traversent des corps opaques (du brouillard ou des nuages, par exemple) qui vont permettre de filtrer la lumière qui aura donc un rendu beaucoup plus doux et diffus.


La lumière ainsi créée est monbonheurmajoiemonplaisir.

A titre d'exemple, voici quelques portraits qui ont tous été pris un jour de ciel gris. Tu vois bien que, comparé aux photos que je t'ai montrées précédemment, il n'y a presque aucune ombre projetée sur les photos : il y a très peu de zones sombres, et l'image est éclairée de manière uniforme et douce. C'est reposant pour Manon, je ne te le cache pas.


C'est surtout que j'ai beau faire, je suis une photographe de gens. J'adore notamment les portraits, j'en fais à chacun de mes mariages et, sur l'écrasante majorité d'entre eux, soit on ne voit pas le ciel, soit ce n'est pas le sujet de la photo et on le remarque à peine. J'ai tendance à préférer faire des portraits quand le ciel est gris parce que le rendu est plus doux et que ce type de lumière est plus facile à post-traiter.


Quand la lumière est trop dure, on peut toujours improviser


J'aime pouvoir rassurer mes mariés en leur disant "le ciel est gris, ne vous inquiétez pas, moi je trouve ça merveilleux", pour autant il ne faut pas tomber dans l'extrême inverse et pleurer de rage quand il fait 35 degrés sans l'ombre d'un nuage. Ne te méprends pas, il est tout à fait possible d'obtenir de belles photos même quand la lumière est très forte.

Portrait d'Amélie prise à la sortie de l'église sous un soleil de plomb.


Néanmoins, il est également possible de contourner le problème, en évitant tout simplement les rayons directs, par exemple en se mettant à l'ombre.

Cap de glisser ce gif dans chacun de mes articles ? Je relève ce défi.


Ici, une photo de Lucie et Maxime pendant leur séance d'engagement. Il faisait un temps magnifique (c'est-à-dire une lumière dure et pénible, à présent tu dois commencer à voir comment je fonctionne), donc j'ai pris le parti d'alterner les photos au soleil et les photos à l'ombre (ici, l'ombre projetée d'un immense mur de pierres) pour obtenir des clichés avec une lumière beaucoup plus douce. C'est d'ailleurs gagnant-gagnant : on profite de la forte luminosité du fait que le soleil est haut dans le ciel, tout en se plaçant à l'ombre pour que la lumière soit plus douce.


Les chapeaux peuvent également, en gardant les visages à l'ombre, permettre de réaliser des portraits beaucoup plus doux malgré une lumière initialement dure.

Tu as ici un de mes portraits préférés (je t'accorde qu'Adélie étant absolument sublime, ça aide bien) pris le même jour que mon exemple précédent. Ce qui me sauve, en l'occurrence, c'est qu'elle porte un canotier, qui évite les ombres projetées sur son visage. Pour autant, comme tu le constates, son visage est très sombre sur la photo d'origine, alors même que la lumière sur la partie gauche de son canotier et sur son épaule est très dure et blanche, d'où la nécessité d'un travail de post-traitement qui sera, du coup, plus long qu'avec un portrait avec une lumière plus douce et facile à gérer.


(Ai-je besoin de te préciser que j'adore les mariées qui portent des chapeaux ? J'adore les mariées qui portent des chapeaux.)


Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise situation


Conclusion : lumière douce et lumière dure présentes toutes deux des avantages et des inconvénients.


Un ciel découvert va certes me faire passer un sale quart d'heure sur les coups de 14h, mais il permettra en revanche d'avoir une très belle lumière dorée en fin de journée, là où un ciel nuageux ne donnera pas aux photos cet effet crépusculaire.

Cette photo vient d'une séance famille au Château de Lunéville que tu peux retrouver sur mon site.


Ici, c'est la séance couple d'Adélie et Aymeric le jour de leur mariage !


A l'inverse, un ciel couvert va certes me permettre de prendre des photos uniformes et douces toute la journée - notamment au moment de la sortie de l'église/mairie qui intervient généralement en début d'après-midi, quand la lumière est la plus dure - mais la lumière sera moins changeante, donc adieu coucher de soleil crépusculaire.


Il n'y a finalement pas de situation optimale, et le but de cet article n'est pas de te dire que tes photos seront plus jolies si le ciel est gris. Si tu as un bon photographe de mariage, les photos seront jolies quoi qu'il en soit. L'objectif ici est simplement de déconstruire le mythe selon lequel un mariage "parfait" pour les photos, c'est un ciel bleu sans nuage toute la journée.


C'est tout pour aujourd'hui ! J'espère t'avoir apporté un autre éclairage sur le sujet (mais quelle excellente blague). J'ai utilisé pour cet article des photos prises lors du mariage d'Adélie et Aymeric, celui de Lisa et Jérémy, celui d'Amélie et Clément et celui d'Hélène et Thomas.


A plus tard,


Manon
















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